S'évader

S'évader de la routine, s'évader des contraintes

Se projeter en avant, dans les cieux élyséens

Effacer l'ardoise de la vie qui éreinte

Ne plus être un lâche, ouvrir grand ses mains

S'évader de ce bureau, de ses murs étouffants

Prendre son manteau et allé mettre ses gants

Courir sur la neige, cette si belle amie

Dans laquelle on roule, dans laquelle on rit

S'évader d'une prison, jouir de la liberté

Liberté chérie qu'on ne sait pas garder

Pour une faute, pour une injustice

Pour une vengeance, pour un caprice

S'évader de moi-même, devenir courant d'air

Prendre le vent comme moyen de transport

M'arrêter sur un bateau dans le premier port

Et penser à toi en regardant la mer

S'évader avec toi de ce monde vomissant

Sa haine et sa rage sur tant d'innocents.

Revenir ensuite pour essuyer le sang

De tous ces visages cabossés par le temps

S'évader enfin pour un dernier voyage

Suivre l'étoile, faire comme les Rois Mages

Essayer de comprendre le secret de la vie

Essayer de comprendre pourquoi tu es partie....

Il est seul le prisonnier

Il est seul au fond de sa cellule

Courber, casser, il est détruit

Il voudrait être une libellule

Pour s'échapper sans bruit

Il est seul le prisonnier

Chaque matin, chaque soir

Il transperce les murs de son regard

Ce n'est qu'à cet instant

Qu'il ne vit vraiment

Il est seul le prisonnier

Il n'est plus que souvenir

Il cherche dans sa mémoire

Il feuillette sa vie comme un grimoire

A la recherche de la formule « l'espoir »

Il est beau le prisonnier

Il veut prouver au monde sa valeur

Il n'est plus le même, il a changé

Comme un papillon, il s'est métamorphosé

Il veut retrouver ce trésor, cette saveur

Celle de vivre comme un homme libre

Celle d'avoir un cœur qui vibre

Pourquoi tant de morts ?

Pourquoi ce coup de folie ?

Dieu ? N'as-tu pas de remord ?

Pour tous ces enfants qui sont partis sans bruit

Les larmes et le sang ont jaillis

Les parents inondent de leurs larmes

Les petits corps sans vie

De leurs amours sans bouclier, sans armes

Je suis perdu dans ma conscience

Mon âme veut quitter cette terre désolée

Aujourd'hui malgré les apparences

Dieu nous a abandonné

Alors je me révolte et je pleure

Je crie au monde sa vérité

Je dis à Dieu « disparaissez ! »

Et je m'allonge et je meurs

Il fait froid ce soir

Les oiseaux sont dans leurs nids

Le ciel est rouge, nos joues aussi

Il fait froid ce soir

Je suis seul ce soir

Tu n'es pas la, tu es partie

Je suis seul ce soir

Sans amour, sans espoir

Mon crâne est brisé

Mon sang se répand

Personne pour me réveiller

De ce cauchemar si violent

Alors je crie, je me débats

Je lutte de toutes mes forces

Contres ces démons si féroces

Mais c'est trop tard, tu n'es plus la.....

C'est se donner, c'est se montrer

C'est jaillir du sol comme une idée qui fuse

C'est aimer l'inconnu, c'est partager ses muses

C'est  éventrer ses entrailles pour rêver

C'est être seul face au temps

Vomir ce qui nous insupporte

Nous montrer fou, dément

C'est claquer la neuvième porte

C'est tenir face à l'immondice

C'est résister aux assauts de la haine

C'est être droit face au supplice

C'est se tenir debout dans la plaine

C'est montrer que c'est possible

Que tout n'est pas perdu

Qu'il y a encore de l'espoir

Pour l'enfant seul dans le noir